Le domaine de Kervoazec est situé à deux kilomètres du village de Saint-Goazec et à cinq kilomètres de Chateauneuf du Faou, dans le Finistère.
Outre le château, il comprend un parc de plusieurs hectares, planté d'arbres d'essences variées : chênes, sapins, hêtres, tilleuls, azalien, etc... avec de splendides massifs d'hortensias et de magnolias. À une des extrémités du parc, existent encore de nos jours, le presbytère de Trégoazec, des communs assez importants avec garage, un potager, une maison de garde et un étang.
Dans le but d'éviter la confiscation de ses terres dont celles de Trégoazec par le Gouvernement Républicain, la Marquise accepta de trahir les Chouans. En qualité de veuve d'un héros de la chouannerie, elle avait ses entrées au P.C. du Marquis de Charette et du général Stofflet. Elle put donc aisément percer leurs intentions et renseigner son amant.Les Bleus, en reconnaissance des services qu'elle leur rendit, se contentèrent de raser l'église de Trégoazec, laissant intactes ses terres et son manoir de Trévarez.
Le fief de Trégoazec appartenait autrefois à la famille de Kernezne dont un des membres fut Lieutenant du Roi Louis XIV à Quimper et, en 1653, Gouverneur de cette ville. Il n'y avait pas de château à Kervoazec à cette époque et les Kernezne habitaient le manoir de Trévarez à trois kilomètres
de là. Pendant la Révolution de 1789, le domaine tomba, par le jeu des alliances, entre les mains de Pontbellanger, célèbre chef Chouans qui fut fusillé par les Bleus en 1796 à Quimper, après avoir été dénoncé par son épouse la Marquise du Greco. Cette dernière, après avoir milité dans les
rangs des Chouans, devint la maitresse du Général Hoche, chargé par la République de mater la rébellion, chouanne.
Le Général Hoche mourut en 1797 et la Marquise se remaria alors avec un des colonels de Hoche, Michel Bonte. Ce dernier se fit un devoir de continuer à préserver les biens de son épouse. De son coté, elle sut prendre soin de la carrière de Bonte en intriguant près de Louis XVIII pendant la Restauration. En 1842, le Vicomte de Pontbellanger, descendant de cette traitresse, vendit Trévarez et Trégoazec à François Montjarret de Kerjégu, issu d'une famille de notables de Bretagne qui avaient acquis nombre de biens nationaux confisqués aux chouans et s'étaient enrichis dans la banque, la fabrication du papier et l'armement naval à Brest.
En 1870, James de Kerjégu construisit le château de Kervoazec sur le fief de Trégoazec. James, fils de François de Kerjégu et de Marie de la Villeferon, légua le château à son frère Louis, qui en fit don à sa fille Anne de Kerjégu. Cette dernière épousa, en 1880, le comte Eudes Adolphe de Rouvroy de Saint Simon (1854-1935), chef de la branche de Saudricourt de notre Maison.